L’Observatoire de la diversité culturelle vous invite à la première ciné-conférence de l’année, dédiée à l’Italie et à Pasolini, mercredi 21 novembre à 19h au Centre culturel Jean Cocteau aux Lilas.
– projection exceptionnelle du film documentaire Se torno (Si je reviens) – Ernest Pignon-Ernest et la figure de Pasolini réalisé par le Collectif Sikozel
– débat en présence de l’artiste plasticien ERNEST PIGNON-ERNEST, des réalisateurs du COLLECTIF SIKOZEL, et du photographe DAVIDE CERULLO
Qu’avons-nous fait de sa mort ? Quarante ans après l’assassinat de Pasolini, Ernest Pignon-Ernest entreprend un voyage en Italie pour poser cette question sur les lieux de la vie, de l’œuvre et de la mort du poète.
À Rome, Ostie, Matera et Naples, l’artiste interpelle les habitants et les passants en collant sur les murs une piéta laïque dans laquelle Pasolini, au regard sévère, porte son propre corps sans vie. « Si je reviens » suit le parcours existentiel de cette image, de sa genèse à son insertion dans la réalité des villes italiennes.
La soirée
Pietà de Pasolini
C’est un chemin de croix bien singulier auquel nous conviait le 21 novembre à l’auditorium du Centre Culturel Jean Cocteau, le plasticien Ernest Pignon-Ernest pour rendre hommage au cinéaste Pier Paolo Pasolini lors du 42e anniversaire de son assassinat. « Qu’est-ce que nous avons fait de sa mort ? Telle était la question qu’il a voulu poser à nous ses contemporains en reproduisant sous la forme d’une Pietà le corps inanimé du poète qui se porte lui-même sous la forme d’une grande affiche collée dans le lieux mêmes fréquentés par l’auteur des « Cendres de Gramsci ». Les réalisateurs du Collectif Sikozel ont suivi l’artiste français dans ses pérégrinations qui vont de Rome à Ostia , de Matera à Naples et en ont fait un documentaire émouvant et brechtien intitulé « Se torno (Si je reviens) Ernest Pignon-Ernest e la figura di Pasolini ». Cette interpellation ne laisse guère indifférent.
La mémoire du poète assassiné est encore vive, marquée par la nostalgie et le regret. Le moment le plus troublant demeure sans doute le témoignage de Giuseppe Pelosi, l’assassin du poète venu exprimer ses sentiments devant la représentation de sa victime présumée. Mise en abyme inattendue où le passé regarde le présent. Rappelons que la mort de Pasolini avait suscité une vive controverse. Nombreux sont ceux qui croient qu’au lieu d’un crime isolé perpétré, Pasolini a été la victime d’un massacre tribal orchestré en sous-main par des membres de la Démocratie chrétienne et des mouvements d’extrême droite. La projection a été suivie d’un débat animé par Fulvio Caccia en présence d’ Ernest Pignon-Ernest, du photographe Davide Cerullo et du collectif Sikozel et auquel ont assisté une cinquantaine de personnes.
Jonathan Hunt