Les événements dramatiques qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre sont une attaque en règle contre la République et ses valeurs qui fondent le vivre ensemble des citoyens et leurs liens au sein de la ville.
Les 10e et 11e arrondissement et Saint-Denis où ont été perpétrés ces assassinats sont des cœurs vibrants de la capitale française où se croisent les hommes et les femmes, les langues et les cultures d’ici et d’ailleurs. C’est ainsi que s’exprime la diversité culturelle dans la république française. Cette diversité fait notre humanité et notre modernité.
C’est cette culture urbaine, multilingue, ouverte au monde, indifférente aux différences, qui a été sciemment prise à partie par les djihadistes comme en témoigne leur abjecte revendication.
Pourquoi cette exécration ? Parce que notre culture est le creuset par excellence des multiples appartenances qui nous constituent tous et chacun. L’incapacité de pouvoir les exprimer a conduit ces jeunes forcenés, qui sont eux-mêmes porteurs de cette diversité, à vouloir la nier en eux-mêmes comme chez les autres.
La ville diabolisée, lieu présumé de promiscuité et de décadence, a toujours été l’obsession des fondamentalismes religieux et des idéologies de l’extrême qui ont souvent rêvé ou réalisé de la purifier par le sang. Que là encore les victimes soient des jeunes, est d’une terrifiante éloquence.
L’ODC s’attache depuis quinze ans à tisser des passerelles pour explorer les richesses de ces cultures qui nous constituent. Nous sommes en deuil ici comme en Turquie, au Liban et ailleurs mais comme d’autres, résolus plus que jamais à faire de la diversité culturelle non pas le lieu de l’affrontement mais le lieu même de la paix et du vivre ensemble.